Réveil à 5h00, ce matin on vient nous chercher à l’hôtel pour démarrer un périple de 3 jours dans le parc national de Kakadu (on ne rit pas).
On est prêt à 6h, le départ est à 6h55, on est large.
Valises déposées à la consigne, le camion 4×4 arrive pile à l’heure, aujourd’hui nous serons 7 touristes et un guide, ça va. Un couple d’allemands, une allemande, une autre, et un suisse francophone (banquier :-).
Après environ une heure de route, premier arrêt au bord d’un billabong pour rencontrer des aborigènes. Aïe. Un peu d’attente, on photographie des oiseaux, des fourmis vertes, énormes, une belle araignée, des grenouilles vertes arboricoles, toutes petites. Un homme (aborigène) arrive et nous accueille en nous crachant de l’eau sur la tête. Ça commence bien. Il paraît que ça porte bonheur, tu parles, il se fout de la gueule des touristes !
Il nous entraîne sur un petit sentier dans la forêt et nous explique les différentes utilisations des arbres qu’on rencontre. En fait, tout peut servir comme médicament, mais pas n’importe comment, certaines plantes sont tantôt toxiques, tantôt curatives.
Il nous montre un four traditionnel, en fait un trou dans la terre. Des pierres, du feu, on jette le kangourou dessus, on recouvre avec de la terre, et quelques heures plus tard, c’est prêt. Il faut juste se rappeler où on a enterré le marsupial.
On rencontre ensuite une jeune fille qui nous présente des petits sacs tressés traditionnels. Ils sont fait à partir de jeunes feuilles de palmiers qui sont roulées pour former une corde puis éventuellement teintées à l’aide d’autres plantes ou de charbon. Cela donne des jaunes, oranges, roses, violets, marrons. Un petit sac prend environ une semaine à réaliser.
Avant de partir elle nous apprend à dire merci et au revoir dans sa langue, anga, et maka.
Retour au camion et en route pour une balade en bateau sur le plus grand billabong du coin, peu de chance de voir des crocodiles, il fait trop chaud (38°), ils sont en général au fond de l’eau pour se rafraîchir. On aperçoit de très nombreux oiseaux sur les berges, des canards à long coups, beaucoup d’aigrettes blanches, et, Ô chance, le pilote nous arrête devant un spécimen préhistorique d’environ 4 mètres. Il flotte nonchalamment devant nous. Après quelques longues minutes, sans bouger une oreille, le voilà qui s’enfonce doucement. À peine 20 cm plus profond, on ne distingue plus rien du tout. Ça doit vouloir dire qu’il vaut mieux ne pas se baigner.
On voit également un couple d’aigles à tête blanche, le second plus gros oiseau d’Australie.
De nouveau en route vers le parc, car jusqu’à présent, on n’y était pas, on fait un stop photo devant l’entrée. Sur le chemin nous apercevons quatre chevaux sauvages dont un poulain. Il y en aurait environ 5000 ici, ce sont les descendants des chevaux qui avaient été amenés pour la chasse au buffle qui, une fois les buffles pratiquement exterminés et protégés, ont été relâchés dans la nature. On redémarre pour tomber un peu plus loin sur un arbre envahi par des cacatoès noirs. Les mâles ont la queue rouge, les femelle jaune. Ils sont assez impressionnants par leur couleur, très sombre et par la taille, conséquente.
Retour dans le camion pour aller manger sur une aire de repos bien plus sexy que les nôtres, avec palmiers et cacatoès blancs hurlant sans cesse. Légumes frais en sandwich, ça fait du bien.
On passe par le centre d’information principal du parc qui propose un petit musée, des informations sur le territoire, son histoire, les aborigènes, la préservation de la nature etc. Ils vendent les petits sacs que nous présentaient la jeune fille le matin, ils coûtent 200$.
Sur la route, le passage d’une rivière est périlleux, des habitants à grandes dents regarde passer les voitures.
Direction Ubirr, à la frontière nord du parc pour découvrir des peintures rupestres aborigènes. Il existe plusieurs styles regroupant les périodes des peintures. Les techniques les plus anciennes sont limitées en couleurs et simples dans le dessin, le style descriptif, dit « rayons X », consiste à matérialiser des parties intérieures de l’animal dans le dessin, et le style décoratif, en est inspiré mais remplace le dessin anatomique par des remplissages de textures moins exactes mais plus décoratives. On distingue des nombreux animaux, beaucoup de poissons, quelques êtres humains dont un « homme blanc », reconnaissable par sa posture, les mains dans les poches. Eh oui, les aborigènes n’ont généralement pas de poche quand ils sont nus :-). Quelques wallabies des cailloux (rock wallabies) nous observent.
On grimpe en haut d’un petit monticule rocheux pour observer le coucher de soleil sur la savane au-dessous mais les fumées des divers incendies un peu partout autour couvrent l’horizon. D’ailleurs il y a un petit parfum de barbecue dans l’air. Il faut dire que les incendies sont ici monnaie courante et font partie intégrante de la gestion de la forêt. Les aborigènes et les gestionnaires des parcs les allument régulièrement pour nettoyer le sol et éviter qu’un incendie accidentel ne puisse se développer et devienne incontrôlable. Cela fait que toute la forêt présente des signes d’incendies plus ou moins anciens, tous les troncs sont marqués par les flammes. Le sol est parfois noir.
L’endroit est malgré tout impressionnant, la vue sur la plaine est magnifique, il n’y a pas d’arbre, juste des herbes très vertes, des marécages.
La journée touche à sa fin, on se rend au camping où on doit passer la nuit. On a droit à des petites tentes rigides, vertes, et étudiées pour empêcher les insectes de rentrer. 2 lits superposés par tente, on se reparti les tentes entre touristes. Le guide prépare le repas, pendant ce temps, direction la piscine du camp. Il fait nuit noire déjà, la piscine est juste à côté du bar où quelques campeurs se désaltèrent. On passe évidement pour des aliens, pas grave, on a l’habitude. Seule une jeune allemande du groupe vient avec nous. Petite douche avant d’aller manger, juste un lézard dans les sanitaires, tout va bien.
Le repas est servi dans une grande tente rigide anti-moustiques faite pour au moins 25 personnes, on est 8, tranquille. Curry de poulet, riz. Tout le monde est bien marqué par la journée de chaleur, il fait encore 30° à 22h00. La bonne nouvelle du repas, demain on se lève à 5h00 ! Soit, donc dodo.
Sauf que par 30° et une humidité importante, même allongé sans bouger, on transpire à grosses gouttes pendant bien 20 minutes avant de décrocher.
Voili, c’était notre sixième journée aux antipodes, la preuve !
Xxxxxxx