Dixième jour : Alice Springs – Uluru

C’est le grand jour, c’est le jour de l’Australie, c’est le jour de la découverte d’Uluru ! (Anciennement appelé Ayer’s Rock, vous savez, le gros rocher rouge au milieu de nulle part…)

Un long voyage d’à peu près 450km nous attend pour l’atteindre alors debout à… 4h45, le bus sera là à 6h00 et comme d’habitude, il faut préparer les valises à laisser à l’hôtel, les sacs à emmener etc.

Le camion/car arrive et on découvre que notre chauffeur/guide est un français, bon, tant pis. On monte dans le camion, il semble y avoir des français au fond. Et peut-être devant aussi. Pas grave. Ah, le guide traduit en français… Ok, mauvaise pioche, c’est un tour officiellement traduit en français. D’un autre côté, le guide nous explique qu’il a une formation d’anthropologue : il est excusé. Le groupe est plus nombreux cette fois, on doit être presque 20, et la moyenne d’âge est supérieure au notre.

Sur le chemin on s’arrête dans une ferme de chameaux, en fait surtout des dromadaires, on peut faire un tour de 5 minutes si on le souhaite, moyennant finances, a priori personne du groupe n’en fait. On croise nos anciens compagnons allemands lors de cet arrêt, ils sont sur un autre tour mais comme il n’y a à peu près rien entre Alice Springs et Uluru, tout le monde s’arrête ici. Quelques oiseaux dans des cages, des galahs, sortes de cacatoès gris à tête rouge, comme ceux qui volent en liberté au-dessus de nous. Un dingo en laisse qui réclame des caresses, on repart. À l’arrêt pipi suivant on prend un vieil aborigène en stop car il est en panne et va à Uluru.

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Après avoir déposé Johnny Jimbo, on arrive à notre campement d’où on va pouvoir voir le rocher avant de manger. Il y a une petite butte qui nous offre une vue d’environ 15km de distance, c’est déjà un gros caillou ! Le repas est pris dans une grande tente anti-insectes comme celle des campement précédents. Les tentes pour le soir seront aussi du même genre.

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Après le repas, direction le centre culturel à proximité d’Uluru. Il a été construit par le même architecte que celui qui a dessiné Darling Harbour (on va voir ceux qui ont suivi). Il reprend la forme d’un serpent tiré du Tjukurpa, le temps du rêve, le système de croyances aborigènes. On peut y trouver de nombreuses informations sur la culture, le Tjukurpa, le rapport à la nature et aux êtres vivants, à tout ce qui existe sur Terre. Les aborigènes sont propriétaires du lieu depuis seulement 1976, c’est un lieu tout à fait central dans leurs croyances, un peu le Jérusalem du Dreamtime, de nombreux épisodes de leurs mythes se déroulent ici.

Le rocher est juste derrière, il est vraiment immense, plus de 350m au point le plus haut, 9km de circonférence, et d’une couleur incroyable. Elle est due à l’oxydation du minerai de fer présent dans le sable du désert alors que le rocher lui-même est en fait en archose (je ne sais pas comment ça s’écrit), c’est à dire du quartz, donc plutôt gris. Les pentes sont presque verticales sur la plupart du rocher, mais comme lisses, comme liquides, mais striées comme des strates géologiques, mais à la verticale. C’est très étrange car on n’arrive pas à déterminer comment ces formes, souples, peuvent cohabiter avec des fractures très nettes, comment dans certains éboulis on trouve des pierres rondes comme des pommes de terre, lisses, de 4m de diamètre, alors que rien sur le rocher au-dessus ne semble manquer.

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Un sentier de gravier fait le tour du monument, et de nombreux endroits sont signalés comme « interdit de photographier », pour respecter le sens religieux des lieux. Ici la grotte des cérémonies des femmes, ici le lieu d’initiation des jeunes, etc. Dans le même esprit, un chemin balisé permet de monter sur le monolithe, mais des panneaux et des informations indiquent partout que les aborigènes ne veulent pas qu’on y monte. C’est le syndrome de Venise en quelque sorte. En l’occurrence, lorsque nous y passons, celui-ci est fermé pour cause de chaleur trop importante. Vue la montée, il est effectivement cohérent qu’ils en ferment l’accès à partir de 35°. En plus il fait à peu près 38° à l’ombre et sur la montée, l’ombre, vous pensez bien qu’il n’y en a pas ! De toute façon on ne voulait pas y monter. C’est tellement sensible pour eux qu’au centre culturel, il y a un registre spécial où on peut dire qu’on n’est pas monté sur le rocher !

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Notre guide nous raconte quelques épisodes du Tjukurpa en nous les dessinant dans le sable, et c’est vrai qu’on a vu des peintures qui reprenaient ce graphisme. En fait, toutes les peintures aborigènes sont la représentation schématisée d’un épisode de leur mythologie, ils ne font pas n’importe quoi, ils n’inventent pas tout à fait. Cela rejoint l’idée d’éducation à partir des peintures rupestres. Chaque histoire du Tjukurpa est à la fois une histoire et une leçon, voir une loi.

Il est environ 18h00, le soleil se couche dans une heure, il est temps de rejoindre le point de vue idéal pour voir le soleil se coucher sur Uluru, pour voir sa couleur changer au fur et à mesure. C’est manifestement le passage obligé. En fait on ne perçoit pas le changement des ombres elles-mêmes, ni les changement de couleur, mais en prenant des photos du même endroit, à intervalles réguliers, on constate effectivement le changement.

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Retour au campement où un barbecue nous attend : bœuf, saucisses de chameau et kangourou mariné. Accompagné de colesaw et d’une salade de pomme de terre c’est très bon. La bonne nouvelle du soir est encore meilleure que les précédents soir : après avoir vu le coucher de soleil sur Uluru, il faut voir le lever de soleil ! Sachant que c’est un peu avant 6h00, qu’on part à 5h00, lever à 4h00 !

Pour contre-balancer un peu ça, on s’installe dans nos tentes pour constater que ce sont cette fois de vrais lits, avec matelas, draps, couvertures et oreillers, le luxe, quoi ! En plus on ne doit pas refaire les lits au matin, manquerait plus que ça ! Autre bonne nouvelle, il y a du courant dans la chambre, on va pouvoir recharger l’iPad. On fait le tour du propriétaire avec la lampe, histoire de vérifier qu’il n’y a pas d’indésirable, genre serpent ou lézard, passage par les douches, très propres, pas de gecko ni de grenouille, c’est presque frustrant !

Voili, c’était notre dixième journée aux antipodes, la preuve !

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